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Horizons médiatiques, édition Amérique du Nord. Mylène Hassany.

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Horizons médiatiques, édition Amérique du Nord. Mylène Hassany.
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16 juin 2012

Huffington., le premier magazine complet uniquement sur tablette

Le Huffington Post, qui confirme ces derniers temps son succès en ligne, continue de se développer sur le marché des médias numériques. En effet, la publication d'Ariana Huffington a lancé récemment un hebdomadaire entièrement numérisé, sur l'Ipad d'Apple et sur les autres tablettes numériques.

Le magazine, appelé Huffington. (oui, avec le point) sort chaque semaine. Il est étroitement lié à la ligne éditoriale et reprend la plupart des sujets du Huffington Post américain, auxquels seront rajoutés des articles commandés spécialement pour le magazine. Huffington. a toutes les caractéristiques d'une application classique, qu'on trouve sur Ipod, Ipad et autres smartphones... mais a un contenu éditorial écrit par de vrais journalistes et écrivains. Au menu : des critiques courtes (films, musique, livres, etc) et des morceaux choisis sur l'actualité et le divertissement. Le magazine contient également des vidéos, des infographies, des photographies de large format et de grande qualité. Des écrivains de renom (certains ayant déjà travaillé pour le New York Times) participent également à enrichir le contenu du magazine/de l'application.

La fine fleur des journalistes américains

Le responsable du projet, Tim O'Brien, est le rédacteur en chef du Huffington Post et un ancien du New York Times. Des plumes issues de Bloomberg Businessweek, Billboard, Fortune, feront aussi partie de l''aventure Huffington. Environ une vingtaine de concepteurs et d'employés sont destinés à la rédaction du magazine à temps plein.

Innovations

Les lecteurs peuvent partager le contenu  du magazine sur Facebook, Twitter, e-mail et Safari...sous la forme d'une page HTML, lisible depuis n'importe quel support. Mais sur Internet, il n'existera pas d'autres versions du magazine.

L'application est pour l'instant gratuite sur l'iStore, et vit de la publicité. Mais c'est un paramètre qui est susceptible de changer prochainement. Si certaines pages sont en accès libre, d'autres contenus sont accessibles moyennant 0,99 dollars le numéro, publié tous les vendredis (c'est également le prix du Daily, du groupe News Corp) ou 1,99 dollars par mois, avec un mois gratuit à la clef.

Ce projet de nouveau modèle médiatique complet sur des plates formes numériques traduit la volonté d'AOL, propriétaire du Huffington, de vouloir s'immiscer dans le monde de la presse 2.0. Une volonté, pour certains observateurs, de concurrencer des éditeurs comme Hearst (Cosmopolitan, Harper's Bazaar...), plus que celle de répondre aux questions de l'avenir de la presse.

Sources : GQ, Forbes, Mashable, huffingtonpost.com

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15 juin 2012

Les "trending articles" de Facebook : quand les "amis" font l'info

Les trending actus de facebook : quand les « amis » font l'info.

 

La place que le réseau social Facebook prend dans notre quotidien est de plus en plus importante. Par le biais du partage, les moindres aspects de notre vie privée deviennent visibles pour tous nos amis ou abonnés. Facebook a récemment opéré quelques changements dans ce procédé, avec le « frictionless sharing » : une communication non contrôlée qui met en avant dans la page d'accueil des articles de presse que nos amis ont lus : cette dernière fonctionnalité se nomme les « trending articles ». Ou comment s'informer grâce à ses amis Facebook.


 

Le flux d'actualité du réseau social met ainsi en avant des articles de presse en ligne, lus sur divers pures players ou sites d'info. Il peut s'agir de Yahoo, comme du Guardian ou du Huffington post. Les articles en vogue apparaissent ainsi directement sur son « mur », sans possibilité de contrôle par celui qui les a lus. Il suffit d'avoir activé une seule fois le "frictionless sharing" (« partage sans friction ») en lisant un article.

Les posts les plus partagés deviennent des ainsi sources de référence dans l'actualité, et il est possible de s'informer sans avoir besoin d'aller chercher bien loin. Les domaines concernés par ce partage sont multiple : people, géopolitique, santé... Le profil de l'actualité qui apparaît sur notre page d'accueil se dessine en fonction des centres d'intérêt de mes contacts. 

Si cette fonctionnalité peut permettre à des articles de qualité de recevoir une certaine visibilité sur la toile, et leur permettre une résonance, quelques questions se posent néanmoins.

Si les Trending articles continuent de se développer (ils n'en sont qu'à leurs débuts), quel sera l'avenir pour la pratique de l'information en ligne ? Seront-nous conduits à lire, de plus en plus, la même chose que nos amis ? A côté de combien d'informations importantes peut passer une personne utilisant les réseaux sociaux, si elle se  contente de suivre la tendance ? Ces nouvelles fonctionnalités conduiront peut-être à une hiérarchie de l'information, comme nous le voyons déjà sur Twitter avec les "Topic Trendings", les mots-clés qui apparaissent le plus dans les tweets mondiaux et qui évoluent en fonction de l'actualité.

"Kony 2012" est un exemple frappant de ce que les "Trends" peuvent changer dans la pratique de l'information. La communauté web en a parlé, a réagi, mais au fond, peu de monde ne connaissait réellement les enjeux d'une telle polémique. 

 On voit, petit à petit, monter une autre manière de s'informer : l'actualité, loin d'être individuelle, est en train de se créer un lien de plus en plus important avec le web social et les communautés d'internautes. Les articles de Facebook ont aussi amené le débat en ligne. C'est un phénomène que l'on a pu constater pendant les présidentielles française et américaine. 

Ces "trending articles" ont une double casquette. Reste à savoir si l'une d'elles pourra améliorer la pratique de l'information, au lieu de la marginaliser à quelques articles qui sortent du lot.

 

Sources : Wikipédia, Yahoo, Readwriteweb.com


14 juin 2012

7 ans plus tard, la révolution Youtube a toujours lieu.

 La plate forme vidéo la plus célèbre du monde a récemment fêté ses sept ans d'existence. Quel bilan tirer de cette plaque tournante du web, devenue incontournable pour l'ensemble de la communauté blogueurs/journalistes ?

 Youtube est né en février 2005. Et depuis la première vidéo uploadée par un de ses créateurs (qui le montre au zoo en train de décrire des éléphants), elle a fait beaucoup de chemin...

Youtube en quelques chiffres : près d'une heure de vidéo uploadée chaque seconde, plus de 4 milliards de vidéos vues par jour, et 3 milliards d'heures de vidéos sont regardées chaque mois. En 2011, Youtube totalisait un nombre de vues équivalent à 140 vues pour chaque habitant de la planète. Parler d'un bon bilan pour cette plate forme vidéo indétrônable (même si d'autres tendent à se multiplier) serait un euphémisme.

Si l'on oublie un temps les vidéos virales et artistiques, musicales (de plus en plus d'artistes et de maisons de disques ont leur propre chaîne, qu'ils utilisent de manière professionnelle en toute légalité), qui rassemblent le plus grand nombre de vues, il reste les vidéos d'information et journalistiques. Quel lien a Youtube avec les nouvelles pratiques journalistiques ?

La plupart des pure players et des sites d'information l'utilise de manière massive. Qu'elle soit du contenu d'autres médias ou amateur, incorporer une vidéo à un article permet de l'enrichir considérablement. Exemple très simple, si l'article traitera d'un propos à caractère polémique d'une personnalité politique, la vidéo de ces propos en lien accolée à l'article ne fera que renforcer l'information qu'il apporte.

Ainsi, la vidéo permet pour un pure player d'appuyer des propos, d'ajouter du contenu et de les illustrer, au même titre qu'une photographie, si ce n'est avec plus d'impact. Comme le ferait un journal télévisé. Il est aussi courant de voir sur ces sites des captures d'écran, issues de vidéos : un moyen pratique, très rapide, qui peut aussi éviter des frais de photographie.

D'autres utilisations journalistiques de Youtube sont à prendre en compte : les interviews vidéos, les clips ou simplement une chanson postée simplement pour appuyer une critique d'album ou un portrait d'artiste. Ceci est également valable pour les critiques de cinéma, lorsqu'elles contiennent une bande-annonce ou un extrait de film. Le sport, la mode, la politique, la science...tous les domaines sont désormais concernés.

 On a également tendance à se servir de Youtube pour tout et rien : et aujourd'hui, chacun peut s'improviser journaliste audiovisuel, sur le même principe qu'un blogueur peut s'improviser journaliste. Quelques questions restent en suspens : a-t-on aboli, avec l'avènement de Youtube (mais aussi des autres plates formes de vidéo), les frontières entre les genres journalistiques ? Peut-on garantir la qualité d'une information vidéo souvent amateur ? La vidéo en ligne, amateur et immédiate (celles sur le printemps arabe, par exemple), mettra-elle en doute la parole des chaînes d'information télévisées ?

 

Sources : Mashable, Youtube

11 juin 2012

Global Experts : une mine d'or pour tous les journalistes

Dans le monde du journalisme 2.0, le site Global Experts est une véritable caverne d'Ali Baba. Ce service de l'UNAOC ( United Nation Alliance of Civilizations) propose des éclairages sur les questions politiques, religieuses, culturelles et sociétales pour les journalistes et les médias. Le site, communautaire, rassemble des données en ligne issues d'experts du monde entier. Ils sont en effet plus de 400 analystes à proposer, en ligne, des articles, des études, des vidéos, des liens... une ressource multimédia innovante, dont se servent déjà la plupart des grands médias internationaux.

Dernièrement, le site s'est doté de nouvelles fonctionnalités. Explications.

 « Le but de Global Experts est de mieux servir la communauté des journalistes à échelle mondiale (...) et d'amplifier le rôle constructif des médias pour favoriser la compréhension du public aux questions culturelles et religieuses » : c'est ainsi que Marc Scheuer, directeur de l'UNAOC, définit Global Experts. Les utilisateurs de Global Experts sont de plus en plus nombreux et la plupart sont de gros médias : parmi eux, la CNN, Deutsche Welle, El Pais, le New York Times, ABC Australie, la BBC, l'AFP, ou Al Jazeera. Pour répondre à ces attentes, le site innove de plus en plus et s'impose comme outil phare pour les journalistes du monde entier. 

Une nouvelle interface accueille désormais les visiteurs : plus interactive, elle propose de nouveaux services présentant les applications et les articles. La base de données a été mise à jour : les journalistes peuvent trouver des informations sur le sujet qu'ils souhaitent, en ayant accès aux analyses et aux articles de près de 400 experts à travers le monde. Les journalistes peuvent contacter les experts à tout moment, directement et gratuitement. Ils peuvent trouver les experts en fonction des domaines d'expertise, du lieu, du domaine d'activité, de la langue...ils pourront aussi avoir accès à des renseignements biographiques, à des interviews et des liens vers des articles. Un accès direct aux noms des experts est également affiché, avec une proposition de contact immédiate. Certains des experts sont, régulièrement, mis en avant sur la page d'accueil interactive, selon leur actualité. 

En plus d'un contenu multimédia enrichi (vidéos, éditoriaux, articles, commentaires, podcasts) le site Global Experts comporte un lien vers les réseaux sociaux et les social medias. Les contenus multiples privilégient l'actualité « chaude », les enjeux du moment et les endroits du monde sensibles. Ces contenus sont réalisés en partenariat avec les journaux du monde entier. 

Autre innovation : une nouvelle rubrique permet aux experts de soumettre un article en ligne. Cet article sera ensuite transmis et fédéré aux journaux du monde entier. 

Il est aussi possible de proposer sa contribution au site en devenant l'un des « experts » qui l'alimentent. Il suffit pour cela de déposer une demande en ligne, qui sera examinée par un comité de sélection. 

 Global Expert confirme a récemment confirmé cet élan d'innovations : au début du mois de juin 2012, il s'est doté d'une application mobile pour la première fois. 


Sources : Mashable.com, Global Experts.org, UNAOC.org

19 mars 2012

Emmanuel Letouzé, dessinateur expatrié : « La caricature de presse est très adaptée aux nouveaux médias »

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Emmanuel Letouzé, plus connu sous le nom Manucartoons, a toujours dessiné. Expatrié à Brooklyn, cet économiste voyageur, ancien de Sciences Po, occupe son temps libre à croquer la vie politique française et américaine. Et ne désespère pas d'être un jour publié dans le célèbre New Yorker... En attendant, il est possible de voir ses dessins sur Rue89, son blog www.manucartoons.com, et le site Stuff Expat. Ses publications font souvent le tour des réseaux sociaux. Pour Horizons Médiatiques, il revient sur l'activité de caricaturiste de presse et son rapport avec les nouveaux médias.

Être illustrateur/blogueur expatrié aux USA, cela implique de connaître l'actualité de deux pays. Comment vous informez-vous au quotidien ?

De différentes façons. Pour l'actualité française, exclusivement sur Internet : LeMonde.fr, Libération.fr, Rue89, Lefigaro.fr... J'y vais tous les jours. Je vais aussi sur Facebook et Twitter. Pour la presse internationale, c'est le New York Times, The Economist, Le New Yorker... je lis beaucoup de presse écrite, je m'informe partout, en fait.

 Quels thèmes vous inspirent le plus ?

 Pour Rue89 et mon blog, c'est la politique qui domine. Mais je soumets aussi des dessins au New Yorker toutes les semaines, qui ne sont pas des sujets d'actu, mais plus des dessins sociaux sur les relations humaines... Ce n'est pas la même approche sur le fond et graphiquement. J'ai commencé en janvier à proposer mes dessins régulièrement au New Yorker, et j'ai dû adapter mon style. Tous les mardis, j'apporte mon « batch », mon lot de dessins. J'ai dû en apporter une quinzaine depuis la première fois.

 A choisir, si vos dessins étaient publiés dans le New Yorker, vous les préféreriez sur le Web ou sur la version papier ? La version papier n'est-elle pas plus « prestigieuse » ?

 Les dessins du New Yorker se prêtent bien au web : ils sont en noir et blanc, épurés. Ils ont même leur propre application Ipad. On peut les mettre facilement en album photo et en slideshow. Le Cartoon editor du New Yorker, Bob Mankoff, a créé Cartoon Bank, un répertoire en ligne de tous les dessins du New Yorker depuis ses débuts. Le projet d'une publication en ligne ou une BD électronique, sur Ebook par exemple, ne me dérangerait pas.

 Avec le New Yorker, vos dessins sur Rue89, et d'autres publications d'illustrateurs en ligne, peut-on dire que le Web est une alternative à la caricature de presse sur papier ?

 Le New Yorker marche très bien sur papier. Le dessin de presse se prête très bien aux nouveaux médias. C'est un mode de consommation visuel, comme la lecture, qu'on peut pratiquer dans le train ou le métro. La plupart de mes dessins ne passent pas sur le papier, ni à l'entrée ni à la sortie. Je travaille sur tablette digitale et sur Photoshop, et j'uploade directement sur mon blog !

 Votre dessin sur le Halal et la « première préoccupation des français » a beaucoup tourné sur le Web. Le message d'une caricature, la critique par le dessin, sont-ils plus facile à partager qu'un billet ou qu'un éditorial écrit ?

 L'aspect graphique est intéressant, parce qu'il attire l'œil. Il y a deux différences : c'est à la fois plus facile et plus difficile. Il faut trouver une accroche visuelle, pour que ça crée un choc immédiat. Et c'est plus facile qu'un article ou il faut être précis, avec des chiffres par exemple, avoir un côté scientifique. On peut se permettre d'être caricatural. D'ailleurs, j'ai eu des commentaires qui me reprochaient ce dessin, disant que certaines personnes qui vont aux Restos du coeur refusent des produits non halal. Mais le dessin permet d'y aller avec des gros sabots : les gens ne s'attendent pas à ce que ce soit aussi mesuré, sourcé, qu'un article.

 Le fait que le dessin soit digital change-t-il la donne ?

 Pour certains dessinateurs, oui. Ils trouvent que les dessins sur palette graphique sont trop flashy, les couleurs trop criardes. C'est le cas du dessinateur de presse Chimulus (fils du dessinateur Jacques Faizant, célèbre éditorialiste au Figaro).

Mais si on maîtrise le noir et blanc, la palette graphique est un bon outil ! Elle permet aussi d'ajouter plus de couleurs, d'autres contenus que du dessin, comme du multimédia, des photos...

Et en voici un exemple !

 

 

D'autres caricatures de Manu :

 

Propositions au New Yorker :

 

 

Merci à Emmanuel Letouzé !

 

 

 

 

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15 mars 2012

Storify continue d'innover

                     

Le social media Storify a lancé dernièrement sa propre application Ipad, poursuivant ses innovations et réduisant ainsi le fossé qui sépare le journalisme web des nouvelles technologies.

 Un pas vers le journalisme de demain

 Piqûre de rappel : Storify est un outil bien utile pour tout journaliste nouvelle génération qui se respecte et les community managers. Le principe est de créer des « Stories », une sorte de fil d'actualité fait à partir de différents contenus récoltés sur les réseaux sociaux ou les sites d'information. Il peut s'agir de tweets, de posts ou de photos Facebook, mais aussi de vidéos Youtube ou des contenus Instagram, entre lesquels il est possible de rajouter du texte et ainsi créer une « histoire ». Un outil formidable pour s'organiser et se repérer dans l'océan d'informations qu'est Internet, qu'ont déjà adopté Al Jazeera ou le New York Times. Et qui a démontré son efficacité en 2011, lors des conflits du monde arabe ainsi que du tsunami japonais : des informations qui nécessitaient des mises à jour régulières, une tâche dont les réseaux sociaux s'acquittaient parfaitement.

 La rencontre du journalisme et des web-technologies

 L'outil a été créé par Xavier Damman et Burt Herman, un journaliste américain, qui a entre autres suivi des marines en Irak en 2003, et a aussi couvert des conflits dans le Nord de l'Afghanistan, en Macédoine et en Indonésie. Il s'est spécialisé en traitement informatique de l'information, et a étudié les modèles économiques des médias. Il est également le créateur de Hack-Hackers, un groupe de journalistes, ingénieurs informaticiens et designers qui se rassemblent régulièrement lors de conférences. Xavier Damman est quant à lui un jeune ingénieur belge installé à San Francisco. Il est le fondateur de Tribal et de Publitweet, qui sont des micro réseaux sociaux. Les deux compères se sont rencontrés en 2010 et ont eu l'idée de Storify peu après : le but était de donner à la profession de journaliste, en plein bouleversements, un outil qui lui permettrait de mieux s'adapter aux nouvelles pratiques de l'information.

Interview de Burt Herman sur Storify

 

 En deux ans, Storify est devenu l'une des start-ups spécialisées dans les médias les plus prometteuses. Elle a remporté il y a peu le concours de start-ups South By South West, dans la catégorie « News Related Technologies ».

 Une application Ipad

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Ne comptant pas s'arrêter là, Storify s'est offert il y a peu une application Ipad, fonctionnant de la même manière que le site web. L'Ipad permet une utilisation relativement simple de Storify, grâce à son système de « drag and drop », « glisser-déposer ». Des Tweets, des vidéos, des liens, peuvent être ajoutés à sa « story » facilement. Et qu'il s'agisse de la version web ou de la version Ipad, la story peut être ajoutée sur n'importe quelle page web, sans altérer les fonctionnalités de chaque élément. Un tweet, par exemple, peut être retweeté à partir d'une timeline Storify. Alors pour vos prochains live tweet ou veilles numériques, qu'il s'agisse des Oscars ou d'un match de ligue 1, vous pouvez ajouter Storify à votre liste d'amis.

 

 

 

 

22 février 2012

The New Yorker: 80 ans d'art face au numérique

 spiegelman-coverL'art comme marque de fabrique

 Depuis 1925, date de sa création par Harold Ross et Jane Grant, journalistes au New York Times, le magazine The New Yorker a toujours accordé une grande place à l'art et aux illustrations. Aquarelles, esquisses, cartoons, caricatures : tous les genres graphiques sont mis au service de la critique, du reportage ou de l'actualité. L'hebdomadaire culturel propose aussi des reportages soignés, et traite autant de vie new-yorkaise que de politique ou d'international.

De grands dessinateurs sont passés par les pages du New Yorker. Au choix parmi tant d'autres, Sempé, Art Spiegelman, Bek. La célèbre Une est, la plupart du temps, soignée et créative. 80 ans de couvertures en rétrospective ici.

 Voici quelques exemples de Unes de ces dernières années.

 

En juillet 2008, la couverture représente Barack et Michelle Obama en tenue de militaires devant un tableau de Ben Laden. Elle fit scandale et décrédibilisa quelque peu les journalistes, réputés sérieux et responsables.

 Le New Yorker 2.0

 Le site du New-Yorker, avec son style épuré et ses graphismes, rappelle l'esthétique du magazine (voir plus de détails ici). Mais qu'en est-il des rubriques ? Comme la version papier, il propose les thèmes traditionnels chers aux lecteurs : vie à New York, reportages, politique, Talk of the Town, billets d'humeurs, photographies, tout en gardant un pied dans l'actualité.

Le magazine, comme tant d'autres, a lancé sur Ipad et tablette sa version numérique (celle du New Yorker est accessible aux abonnés de la version papier). Innovation de ce côté-là, l'éditeur propose aussi une application contenant des archives et anciens contenus du journal. De plus, une chaîne Youtube a été créée dès 2007, mettant en ligne des vidéos variées, présentant aussi bien des petits reportages que des interviews et les coulisses de la rédaction.

Mais le New Yorker version  « 2.0 » ne s'arrête pas là. Sur le site, la fibre artistique du New Yorker trouve de nouveaux tremplins et moyens d'expressions. Petit tour d'horizon...

Amateurs de cartoons et de caricatures, vous trouverez sur le site des slideshows avec les meilleurs contributions des dessinateurs du journal. Toujours dans la rubrique « Cartoons », on trouve aussi des dessins animés. Loin de la rigidité d'une signature sur papier glacé, place à l'humour en animation avec des vidéos très courtes mais dans le même ton que les caricatures habituelles du magazine. Critique, œil acéré sur la société et satire. Une rubrique « Audio & Video » met au service des internautes des podcasts, des bandes annonces, etc.

Plus classiques, des blogs, des dépêches un fil d'actualité permettent de ne pas oublier que l'on se trouve sur le site d'un magazine sérieux ancré dans l'actualité et le débat. Avec un penchant pour l'art et l'imagination...

 Alors, est-ce que la caricature de presse et l'illustration se réinventent en ligne ? L'art, si cher au magazine légendaire, trouve-t-il un nouveau souffle dans le numérique ? Se renouveler en ligne, beaucoup l'on fait et n'en sont pas effrayés, mais quand des pratiques artistiques indétrônables sont en jeu, les questions méritaient d'être posées. Mais il semble que le New Yorker y ait déjà répondu.

 

 

 

 

 

 

 

13 février 2012

Columbia et Standford réinventent l'étude du journalisme

Les universités américaines Columbia et Standford (Columbia Journalism School et la School of Engineering de Stanford), conscientes des enjeux futurs de la profession de journaliste, ont ouvert une section d'études révolutionnaire qui enseignera à la fois la pratique du journalisme et des nouvelles technologies.

 

Cela sera possible grâce à un don exceptionnel de 30 millions de dollars de Helen Gurley Brown, la rédactrice en chef de Cosmopolitan. Ce nouvel institut, appelé the David and Helen Gurley Brown Institute for Media Innovation, est le premier du genre. A la fois porté sur le journalisme et la technologie, il vise à réduire le fossé entre les deux disciplines.

 

Consciente des interrogations concernant l'avenir de la profession de journaliste, cette formation vise à proposer une alternative aux nouvelles pratiques de l'information (réseaux sociaux et autre nouveaux médias) et aux blogueurs de plus en plus consultés sur la toile. Autre volonté de la part des créateurs de l'Institut, permettre une interconnexion Est/Ouest et faire en sorte que les deux grandes écoles travaillent ensemble. Comme l'annonce le communiqué:

 

 « La collaboration Est-Ouest des deux écoles permettra aux élèves des deux institutions de s'appuyer sur leurs idées avec les professeurs et les innovateurs dans les deux universités. Aux deux endroits, il y aura un fort accent sur la mise en place de nouvelles idées ainsi que des démonstrations de produits et de prototypes. L'Institut servira de lien entre les chefs d'entreprise et les sociétés de médias pour mettre leurs innovations sur le marché ».

 

 Mais les deux écoles, très réputées, n'ont pas seulement vocation à apprendre aux futurs journalistes à se servir de Twitter. Elles seront un moyen de construire de nouvelles voies de réflexions sur l'avenir de la profession. Les acteurs de l'Institut seront à la fois professeurs, entreprises et viendront à la fois du monde des médias, des technologies et des affaires.

 

L'Institut pour les médias de l'innovation aura un conseil d'administration qui comprendra Frank Bennack, Jr., PDG de Hearst Corporation, Eve Burton, vice-président de Hearst Corporation, et le général Bill Campbell, président du conseil à Intuit et membre du conseil à Apple Inc.

 

La recherche sera constante et évolutive: les étudiants apporteront leur contribution, et on attend d'eux qu'ils soient bâtisseurs de la formation et de la profession au même titre que les créateurs de ces écoles.

 

 L'école de Columbia a vu sortir de ses rangs un certain nombre de grands journalistes. Elle était jusqu'alors en retard quand à l'enseignement des technologies numérique et des médias sociaux. Mais elle est désormais consciente que l'avenir du journalisme se trouve dans les nouvelles technologies et dans l'innovation. Quand à Standford, fortement implantée dans la Silicon Valley, on compte parmi ses anciens diplômés les créateurs de Google, HP, Cisco, Yahoo! …

 

 De quoi tourner définitivement la page des écoles « à l'ancienne » aux États-Unis. Si le journalisme n'est pas mort, la profession doit se renouveler, être à la hauteur de ce qui attend la pratique médiatique dans un futur proche. Une page qui se tourne dans l'histoire du journalisme traditionnel et de la bonne vieille machine à écrire? Certainement. Mais pas un adieu à la profession. Au contraire, elle renaît avec d'autre méthodes, outils, et se doit d'être sans cesse repensée. Il est logique que cela passe d'abord par les bancs de l'école.

 

L'Institut sera construit à partir de juin 2014, mais commencera à accepter les boursiers et les candidats à l'examen d'ici l'été 2012.

 

 

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Sources: "We grow Media" & Mashable

Fred Wilson, investisseur dans les sociétés de médias, explique dans une conférence à l'école de Columbia comment il se sert de Twitter pour la communauté.

9 février 2012

Le New York Times à l'heure du numérique: entre renouveau et fragilité

Le « plus grand journal du monde » a connu en 2011 de grands changements. A l'heure du tout numérique et du déclin des journaux papier, ce mastodonte de la presse américaine doit à la fois s'adapter aux bouleversements médiatiques sans perdre son image de prestige. Une politique à hauts risques, parfois hésitante, mais qui porte ses fruits.

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 D'hésitations en mutations radicales

 Plusieurs fois menacé de rachat (entre autres, par l'Empire Murdoch) comme nombre de ses semblables, le New York Times a survécu quand d'autres journaux américains coulaient. Et il y avait de quoi s'inquiéter: perte de recettes publicitaires, recul des ventes en kiosques, concurrence du Web et des journaux gratuits (nombreux à New York). Dès 2009, les plus pessimistes prévoyaient la mort du Times pour les trois ou quatre années à venir. C'était sans compter sur une opération de sauvetage sans précédent. Outre l'augmentation du prix du numéro (passant de 1 à 2 dollars), une politique drastique de réduction des coûts et des mesures d'austérité sévères (licenciement d'une centaine de journalistes entre autres) ont permis qu'en 2011, le quotidien était bénéficiaire. Des sacrifices qui ne s'arrêtent pas là: en janvier 2009, pour la première fois de son histoire, un encart de publicité se trouvait sur la Une du journal (qui se voulait traditionnellement réservée aux informations strictes).

Le journal le plus lu des États-Unis semble, pour autant, se permettre de tels bouleversements. Image de marque oblige, il a des lecteurs fidèles attachés à leur quotidien.

En mars 2011, le journal s'est doté d'une édition en ligne payante. Une décision majeure et indispensable, qui a séduit les lecteurs: et pour cause, fin décembre, ils étaient 390 000 abonnés à la version numérique. Auparavant, le Times avait tenté de faire payer certains de ses articles: un échec cuisant, qui avait aboutit à un revirement des éditeurs. Après maints désaccords au sein même de la rédaction, les journalistes ont alors proposé un abonnement payant... et le succès a été au rendez-vous. La formule: entre 15 et 30$ pour l’accès illimité selon le nombre de supports choisis (ordinateur, tablette ou téléphone), et vingt articles gratuits par mois.

 Des transformations dans l'équipe ont achevé de donner un nouveau visage au pilier New York Times.

 Un nouveau staff pour un nouveau marché

 Nommée à la tête de la rédaction en 2011, Jill Abramson est la première femme à diriger le journal. Journaliste de renom, elle est décrite comme compétente et intangible. A 58 ans, le numérique et les nouvelles technologies ne lui font pas peur.

Depuis son arrivée, de nombreux correspondants à l'étranger ont été nommés et la réputation sérieuse et fiable du journal n'a pas été entachée. Le Times, c'est près de 1300 journalistes, des bureaux sur tous les continents, des spécialistes. Toujours en activité, les journalistes ne sont pas souvent au bureau du 620 West, 8e avenue. Comme si le journalisme ne s'arrêtait jamais, il continue à la maison, avec des amis, pendant un repas.

Toujours en 2011, les dirigeants ont mis en place un bureau d'études des innovations et du numérique, et tentent de comprendre et améliorer les rapports de la rédaction aux lecteurs via le numérique. Le président du groupe, Arthur Sulzberger, déclare notamment vouloir « continuer à construire [notre] base d'abonnés en ligne et à développer de nouveaux flux marchants ».

 Un avenir (presque) optimiste

 Il s'écoule toujours, quotidiennement, près d'un million d'exemplaires, et le site du New York Times est le plus fréquenté du monde, avec 44,5 millions de visiteurs uniques en décembre. Les ventes, grâce au progrès numérique, ont augmenté de 1,1%.

 Beaucoup de lecteurs et spécialistes croient à l'avenir du New York Times. Suprématie du quotidien oblige, il est toujours le journal américain le plus lu à l'étranger. Lauréat de plusieurs prix Pulitzer, il est jugé comme fiable et jouit d'une image de marque dans tous les États-Unis.

La qualité de ses articles, ses enquêtes poussées, ses informations toujours vérifiées, ainsi que sa présence à l'international (il est le seul quotidien américain à posséder un bureau en Irak) n'ont pas faibli devant le monstre internet. Au contraire, cela a permis de redresser la barre et de poser les enjeux d'une nouvelle ère de l'information.

Malgré les crises qui ont marqué son histoire, (notamment le scandale de l'Irak et des armes de destruction massive, une information fausse relayée et mise en avant par le Times), il est le seul qui conserve une forme de crédibilité et sert de référence aux Américains. Les sujets de conversation, le matin, commencent avec le New York Times. Ainsi l'annonce son slogan: « Where the conversation begins ». Nombreux sont ceux qui lisent, durant un long trajet de métro, les nouvelles sur leur Ipad ou Iphone. Et il y a quelques années encore, on disait d'une news que si elle n'était pas dans le Times, ce n'était pas de l'information.

 Alors qu'on s'informe sur Ipad, tablette, Smartphone, ou bon vieux broadsheet qui laisse des tâches d'encre sur les doigts, l'important n'est-il pas la qualité de l'information? Si tel est le cas, pari réussi pour le Times. Affaire à suivre.

Documentaire: Page one, a year inside the New York Times (trailer)


Page One A Year Inside the New York Times Official Movie Trailer HD 2011

 

 Sources: OWNI, Le Figaro, Le Monde Magazine, Wikipédia, New York Times


Pour aller plus loin dans le dossier sur la presse américaine:

Les journaux Nord Américains à l'agonie?

Abandon du papier pour le tout numérique: le pari de La Presse

Internet et le LA Times : Fin de partie ou Mi-temps du match?

 

 

 





1 février 2012

« Occupy Wall Street »: comment Internet a remplacé les grands médias américains

Les Indignés de Wall Street et leur slogan récurrent « We are the 99 % », vous en avez entendu parler pendant des mois. Que vous les ayez soutenus ou pas, vous en avez sûrement débattu, avez noté l'ampleur du mouvement et son côté novateur. Vous êtes certainement indignés en voyant les violences policières contre les manifestants et les journalistes. Si en Europe, l'information a été relayée et le mouvement suivi par les médias, il n'en a pas été de même pour les États-Unis. Les grands médias nationaux, tous genres confondus, ont mis du temps à s'intéresser aux Indignés, alors même que le mouvement prenait une ampleur conséquente sur Internet. Face à ce silence assourdissant, l'information s'est naturellement faite via le Web... et a amplifié le mouvement.

 Quand les médias américains ferment les yeux

 Né le 17 septembre 2011 sur un appel des Anonymous et de la fondation Adbusters, le mouvement des Indignés s'est propagé très rapidement aux États-Unis où l'on a vu des manifestations et des sittings dans une centaine de grandes villes. Un mot d'ordre: « We are the 99% », rapport au 1% de la population qui détient un tiers de la richesse américaine. Une stratégie: la communication. Une arme redoutable: Internet. Un moyen efficace pour diffuser d'un message d'une telle ampleur, quand ABC, CNN, The New York Times et Fox News (qui appartient au réseau du grand gourou de la télévision et du conservatisme américain Rupert Murdoch) brillaient par leur silence. « Black out », c'est le nom qui a été donné par les Indignés à cette cécité délibérée des grands médias nationaux.

Dans la protestation générale, on a vu naître une nouvelle revendication: que les médias tournent enfin la tête vers la révolution qui avait lieu dans leur pays. Que les journalistes de Fox News, de CNN ou du New York Times, descendent de leur tour et ouvrent les yeux sur ce qu'il se passe à quelques stations de métro de la 8ème avenue (où se trouve le gratte-ciel du New-York Times). Ainsi, dans les manifestations, voici ce qu'on pouvait lire sur quelques pancartes:

 « Les médias ne disent rien de ce qu'il se passe ici, alors je suis venu voir par moi-même »

 « Silence médiatique sur la révolution globale. Tapez Occupy Wall Street et Occupy London Stock Exchange sur Google. C’est en train de se passer dans les villes du monde entier […] »

 « N’importe quel dictateur admirerait l’uniformité et la soumission des médias des États-Unis »

 « Ne faites pas confiance à l'industrie des médias »                                                


Le Web en colère

 Parallèlement, une vague de protestation a eu lieu sur le Web, où les médias américains étaient tournés en ridicule:

 A gauche: « Cela n'a pas lieu »

A droite: « Si ce n'est pas rapporté par le NY Times, WAPO, The Three Networks, ou CNN, ça ne mérite pas d'être su. »


 

 

En novembre 2011, le Time américain avait une couverture bien différente que les versions européenne, asiatique et océanienne.

 

 

De manière moins humoristique, des sites comme the Occupied Wall Street Journal, qui se présente comme le média indépendant du mouvement Occupy Wall Street, dénonçaient le fonctionnement des grands médias, l'assimilant même à de la prostitution. Suite à cela, s'est créé un panel de sites indépendants et militants, dans le but d'informer en continu sur les avancées du mouvement et les évènements.

 La révolution, le Web et les nouveaux médias

 Le mouvement Occupy Wall Street s'est joué sur le Web. Réseaux sociaux, blogs et pure-players, toutes les formes de nouvelles communications ont été mobilisées pour amplifier et partager le mouvement à échelle mondiale. La sauce a pris. Aux États-Unis, les Indignés se donnaient rendez-vous via les réseaux sociaux, partageaient leurs rêves de monde meilleur et leurs idées sur les blogs et suivaient l'avancée du mouvement sur des pures players. Certains ont été créés pour l'occasion: le site Global Revolution, exemple typique de Rich Media, proposait de suivre 24 heures sur 24 en live streaming les évènements, comme la spectaculaire manifestation du 17 septembre 2011 à New York. Le jour où le mouvement est né.

 Autre innovation liée au mouvement, le site Global Square, qui permet de visualiser une carte interactive du monde où se trouvent les mouvements. Uniquement sur invitation, rappelant le modèle Wikileaks, il offre des rubriques plus classiques comme un forum, une messagerie. Il donne des informations sur les mouvements et happenings près de chez soi. Vidéos, montages, Rich Medias... Si elle n'est pas oubliée par le peuple qui ne la lui pardonne pas, l'auto-censure des médias nationaux est vite devenue inutile.

 Maïwenn Sourzac, étudiante en master d'information-communication à l'Icom de Lyon II, fait son mémoire de recherche sur l'« Hacktivisme » et les nouvelles libertés d'expression. Elle s'intéresse de près à la lutte pour la liberté d'internet. D'après elle, l'avantage des sites d'information est qu'ils n'ont pas de contrainte de place, sont moins sujets à la censure et ont une ligne éditoriale plus légère. Quand un mouvement devient politique et se heurte à la censure, le Web permet une plus grande liberté d'expression et est efficace par son côté fédérateur.

 Pourquoi cette impression que le mouvement est né, s'est propagé, et a survécu avec le Web?

 « La plupart des mouvements se sont planifiés sur internet, via différents réseaux sociaux. Ils naissent d'échange entre les individus ayant plus ou moins la même idéologie, ou du moins façon de penser vis à vis de la société, et se retrouvant sur le nouvel Espace Public que cette dernière leur propose. L'élément important est la suivie des événements, la multitude de rapports postés en ligne par les individus ; que ce soit des articles de blog, ou différents messages sur les réseaux sociaux, et l'engrenage que cela implique car il y a cette religion du partage de l'information, quelle qu'elle soit. Cela permet au mouvement de s'amplifier. »

 On peut parler d'une révolution qui s'est faite sur deux terrains: la rue et le web. Alors que le web se dotait de nouvelles fonctionnalités pour répondre au mépris des grands médias, les Indignés dans la rue voyaient leurs rangs grossir à mesure que la communication prenait de l'essor. Des mouvements protestataires qui n'auraient pas eu la même résonance sans cette double révolution. Un terme à comprendre dans les deux sens. Le média a relayé l'information autant qu'il l'a créée.

De quoi ouvrir les yeux sur l'avenir du journalisme américain et de la presse traditionnelle. Et confirmer ce slogan « Informez-vous, Éteignez votre télé ».

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